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Contrôle fiscal

Démêlez les noeuds de la fiscalité
samedi, 16 février 2019 03:25

Les comptes étrangers régularisés en 2019

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L'accord d'échange automatique de données bancaires est appliqué depuis septembre 2017 ou septembre 2018, selon les Etats.

Cet accord permet à l'administration fiscale française de connaître les comptes bancaires étrangers détenus de façon directe ou indirecte par des résidents fiscaux français.

Concrètement, chaque année, chacun des états signataires va collecter les informations bancaires des résidents fiscaux étrangers ayant un compte bancaire dans ce pays. Puis, va en informer les pays intéressés.

Attention : cette note a été complétée par une note plus récente : https://www.paulduvaux.com/item/608-compte-etranger-a-declarer-en-2020

Si vous avez clôturé votre compte étranger avant le 1er janvier 2016, vous n'êtes, en principe, pas concerné par l'échange automatique de renseignements. Attention, cela ne veut pas dire que l'administration fiscale ne peut pas découvrir l'existence de ce compte clôt et vous interroger. En effet, outre l'échange automatique, l'administration fiscale détient des listes de détenteurs de comptes étrangers qui portent sur des périodes bien antérieures à 2016.

La France dispose aussi de la possibilité de faire des demandes individuelles ou groupées. Par exemple, pour la Suisse, la France peut obtenir des informations depuis le 1er janvier 2010, pour les demandes individuelles, et depuis le 1er février 2013, pour les demandes groupées.

En octobre 2018, l'échange automatique de renseignements entre la France et la Suisse a été retardé d'un mois pour des "raisons techniques".

J'ai déjà été contacté par un contribuable ayant été "pris par la patrouille" du fait de l'échange automatique de renseignements. Le contribuable avait juste reçu un courrier non signé l'informant qu'il figurait sur une liste transmise par l'échange de renseignements et que, s'il avait un compte non déclaré, il devait le régulariser.

Ce type de maling va se multiplier et les contribuables vont devoir régulariser leur situation.

 

Quelles sont les obligations de contribuables qui ont déjà régularisé leur compte à l'étranger ?

Les contribuables qui ont déjà régularisé leur compte étranger doivent déclarer chaque année l'existence et les revenus de ces comptes.

La déclaration d'existence du compte se fait sur le formulaire 3916.

Depuis le 1er janvier 2019, cette obligation concerne tous les comptes étrangers, même ceux qui n'ont pas été utilisés. En cas d'oubli de cette déclaration, le contribuable risque une amende de 1 500 € par compte non déclaré.

La déclaration des revenus étrangers se fait sur le formulaire 2047. Cette déclaration peut être compliquée à effectuer, notamment quand le compte a généré des plus et moins-values. En effet, il est très rare que le montant des plus ou moins-values et le calcul de l'abattement pour durée de détention soient effectué correctement par les établissements bancaires étrangers.

De plus, il faut déclarer ces plus-values sur le formulaire 2074. Remplir ce formulaire peut être très laborieux quand si vous n'avez pas l'habitude.

Il ne faut pas hésiter à faire appel à un avocat fiscaliste (comme moi) pour être assisté lors de la déclaration de ses revenus étrangers, surtout lorsque vous avez réalisé des plus et moins-values.

 

Quelles sont les obligations des contribuables qui n'ont pas encore régularisé leur compte à l'étranger ?

La régularisation des comptes étrangers non déclarés concerne tous les contribuables résidents fiscaux français qui détiennent des comptes à l'étranger.

Même si le compte n'a pas été ouvert dans le but d'être dissimulé à l'administration fiscale, il doit être déclaré à l'administration fiscale et régularisé.

Le fait de posséder une double nationalité ou d'avoir effectué une carrière internationale ne dispense pas de l'obligation de régulariser ses avoirs étrangers.

Le fait d'être de nationalité étrangère ne dispense pas non plus de l'obligation de régulariser ses avoirs étrangers.

Aujourd'hui, il est encore possible de régulariser spontanément ses avoirs étrangers. La régularisation se fait auprès de votre centre des impôts.

La régularisation porte sur les dix dernières années (seulement 3 ans si total des comptes inférieur à 50 K€). En pratique, si vous régularisez votre situation en 2019, vous devrez régulariser vos comptes bancaires étrangers à compter du 1er janvier 2009.

Dans la plupart des cas, le coût total de la régularisation est compris entre 15 % et 30 % du montant des avoirs régularisés.

Le coût de la régularisation comprend le coût des rappels d'impôt sur le revenu, de prélèvements sociaux et d'ISF, le coût des majorations et intérêts de retard et le coût de l'amende.

Les majorations appliquées en cas de régularisation spontanée sont généralement de 40 % du montant du rappel d'impôt (80 % à compter des revenus 2016 ou ISF 2017). Cette majoration est calculée sur la base de l'impôt omis et non sur la valeur du compte. L'amende est de 1 500 € par compte et par année sur une période de 5 ans, donc de 7 500 € par compte.

Si vous avez hérité de votre compte étranger depuis moins de 10 ans ou si vous avez reçu votre compte par don manuel d'une personne décédée il y a moins de 10 ans, vous devrez régulariser les droits de donation ou de succession. La régularisation de ces droits peut dans certains cas coûter cher.

Le contribuable qui régularise spontanément ses avoirs étrangers bénéficie d'une certaine clémence de l'administration fiscale.

Il est judicieux de régulariser spontanément ses avoirs étrangers avant la fin de la période de déclaration de revenus. Cela permet de gagner une année d'amende.

Il est utile d'être assisté d'un avocat fiscaliste dans le cadre de sa procédure de régularisation. Le Cabinet a constitué et déposé plus de 150 dossiers de régularisation. Nous avons l'habitude de gérer les relations avec l'administration fiscale et d'anticiper ses demandes. De plus, nous remettons au client une évaluation du coût de la régularisation qui lui permet d'anticiper le moment où il devra payer.

Pour les petits comptes, lorsque les omissions fiscales sont peu significatives, la régularisation peut être faite très simplement.

 

Quels risques courent les contribuables qui n'ont pas régularisé leurs avoirs étrangers ?

Ces contribuables risquent de recevoir une demande de renseignement de l'administration fiscale.

Le contribuable qui reçoit une demande de renseignement n'est pas pour autant condamné.

Si vous recevez un tel courrier, je vous conseille vivement de vous adresser au plus tôt à un avocat fiscaliste.

Il est important de répondre à cette demande dans le délai imparti et de façon sincère. En effet, face à des contribuables rétifs, l'administration fiscale n'hésite à brandir son arme de dissuasion, la taxe de 60 %. En pratique, si le contribuable est incapable de prouver l'origine des fonds figurant sur son compte étranger non déclaré, ce qui est très souvent le cas, l'administration fiscale lui applique une taxe égale à 60 % de ses avoirs étrangers non déclarés. Cette taxe vient s'ajouter au coût de la régularisation.

J'ai des doutes très élevés sur la constitutionnalité de cette taxe. A ce jour, des contentieux sont en cours mais le conseil constitutionnel ne s'est pas encore prononcé sur ce point.

Une fois la réponse à la demande de renseignement envoyée, il faut constituer un dossier de régularisation. La procédure à suivre est similaire à celle d'une régularisation spontanée mais le dossier doit être déposé auprès du service qui vous a adressé la demande de renseignement.

Si l'administration fiscale met en application la taxe de 60 %, il faut absolument la contester et ne pas hésiter à engager une procédure contentieuse.

 

Comment ça se passe ?

Un rendez-vous au Cabinet ou par téléphone est organisé afin que le client nous expose sa situation et que nous lui expliquions comment procéder. Le client fait lui-même l'analyse des revenus non déclarés et éventuellement ses déclarations de revenus rectifications. Une fois ce travail effectué, le Cabinet rédige les déclarations de revenus rectificatives ou contrôle les déclarations de revenus rectificatives rédigées par le client. Généralement, un tel type de dossiers demande 3 à 5 heures de travail.

Le Cabinet réalise les prestations suivantes :

- révélation du compte à l'administration fiscale (régularisation spontanée) / réponse à la demande de renseignements (régularisation non spontanée)

- prise de contact avec la banque étrangère en vue de récupérer l'intégralité des documents bancaires nécessaires pour constituer un dossier de régularisation (les frais bancaires sont à la charge du client).

- analyse des documents bancaires en vue de déterminer le montant des revenus et de calculer le montant des plus et moins-values réalisées

- rédaction des déclarations de revenus rectificatives et les éventuelles déclarations rectificatives d'ISF

- éventuellement, rédaction d'une déclaration de don manuel ou d'une déclaration de succession rectificative

- évaluation du coût de la régularisation

- rédaction d'un courrier de présentation de présentation du dossier

- envoi du dossier à l'administration fiscale et d'une copie dématérialisée du dossier au client

- suivi du dossier jusqu'au complet recouvrement des sommes dues au titre de la régularisation.

 

Quels sont les honoraires pratiqués par le Cabinet pour la régularisation d'un compte étranger ?

Pour les dossiers très simples, le Cabinet facture au temps passé. Les honoraires sont de 250 € TTC de l'heure. Les dossiers visés par ce type d'honoraires sont essentiellement les petits comptes et les comptes épargnes. Ne sont pas concernés les comptes détenus par une structure interposée de type société ou trust.

Pour les dossiers plus compliqués, le Cabinet propose des forfaits entre 4 000 € et 7 000 €. Les dossiers visés par ce type d'honoraires sont principalement les comptes-titres pour lesquels le calcul des plus-et moins-values n'est pas trop compliqué. Pour ce type de dossier, le Cabinet propose une solution clé en main.

Enfin, certains dossiers présentent des difficultés particulières.

Pour les dossiers les plus compliqués, les honoraires s'échelonnent entre 7 000 € et 10 000 €. Les dossiers visés par ce type d'honoraires sont majoritairement les comptes-titres détenus via une structure interposée de type trust ou société commerciale. Pour ce type de dossier, le Cabinet propose une solution clé en main.

Dans tous les cas, le Cabinet fait signer une convention d'honoraires.

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111 Commentaires

  • Lien vers le commentaire jaque2000 vendredi, 13 novembre 2020 14:01 Posté par jaque2000

    Bonjour Maitre, Merci. C'est simplement pour savoir si , en générale, après reçus uniquement des lettres de renseignement st-751, sans délais de contrainte de répondre et sans suivis d'autres type de lettres , on peut faire une regularization spontanée et être considérer comme une démarche spontanée? Donc principalement quel est la definition du formulaire st 751 et peut on faire une regularization après 30 jours? Merci. Bien cordialement. jerome

  • Lien vers le commentaire Duvaux Paul vendredi, 13 novembre 2020 12:19 Posté par Duvaux Paul

    Réponse à Jacques : à quel titre posez-vous la question ? Si c'est pour l'amende, rien ne permet de garantir que vous l'éviterez. Une réponse sérieuse supposerait de connaître votre dossier.

  • Lien vers le commentaire jacque2020 vendredi, 13 novembre 2020 03:01 Posté par jacque2020

    Bonjour Maitre, après avoir reçu 3 lettres de renseignement 751-SD LRAR signée sans contrainte de 30 jours ni précisant pas avocat pour une assistance en 2019 et 2020.J'ai avoué et envoyé les 3616 avec justificatifs en 2020. Suis je considérer comme une démarche spontanée?. Je vous remercie d'avance. Cordialement. Jerome

  • Lien vers le commentaire Duvaux Paul samedi, 19 septembre 2020 17:19 Posté par Duvaux Paul

    Réponse à Ray : une réponse sérieuse suppose de connaître votre dossier. Vous devez pouvoir prouver l'origine des fonds sous peine d'être taxé à 60 % mais selon moi cette taxe de 60 % est inconstitutionnelle.

  • Lien vers le commentaire Ray vendredi, 18 septembre 2020 04:51 Posté par Ray

    Bonjour Maître,
    Si le montant qui figure sur mes comptes à l'étranger au 1er janvier 2010 (et jusqu'en 2018) provient d'une somme non déclarée (mais qui était certainement imposable : salaires importants perçus à l'étranger) perçue il y a plus de 20 ans, est-ce que je risque encore un redressement ou bien, même si je dis ce que c'est, ce sera prescrit ? en quelque sorte, est-ce que je peux atténuer les choses après 2010 si je justifie l'origine des sommes (même si c'est un peu délicat). Il n'y a jamais rien eu d'autre sur ce compte à part les intérets que cette somme a dégagé. En fait, la somme avait été mise sur un compte bancaire local de l'activité (afrique) puis viré il y a 15 ans sur un compte européen.
    Merci beaucoup pour votre réponse.

  • Lien vers le commentaire Duvaux Paul samedi, 13 juin 2020 18:01 Posté par Duvaux Paul

    Réponse à Chris : contentez-vous de déclarer les comptes cette année. De toute façon c'est trop tard pour les années antérieures. Ce serait différent si vous aviez omis des revenus ou des successions ou des donations ou des patrimoines taxables.

  • Lien vers le commentaire Chris samedi, 13 juin 2020 14:50 Posté par Chris

    Bonjour Maitre,
    Tout d'abord merci pour votre article qui nous permet de comprendre cette obligation que je découvre comme beaucoup d'autres personnes.
    Je suis aussi dans le même cas (et sous le choc), comptes étrangers ne générant pas ou très peu (quelques dizaine d€ au maximum) de revenus, dont je n'avais absolument pas connaissance qu'il fallait déclarer. Je suis Allemand d'origine et j'ai 2 comptes ouverts chez 2 banques avant mon arrivée en France, ces 2 comptes ont des "sous comptes" associés, donc chez chaque banque j'ai 3 comptes au total (un compte courant/ épargne/ carte de crédit). Lorsque je fais le calcul j'arrive à une amende potentielle sur 4 ans de 1,5 * 6 * 4 = 36k€ !
    J'ai par la même occasion pris connaissance de l'obligation de déclarer un compte DEGIRO que j'ai ouvert il y a 2 ans , mais que je ne pensais pas devoir déclarer car je n'ai touché que 3€ de revenus en un an, et j'ai transmis mon numéro fiscal à l'ouverture de ce compte donc je pensais qu'il n y avait aucune démarche particulière à effectuer.
    J'ai donc bien entendu déclaré tous ces comptes cette année, maintenant que je sais qu'il faut le faire. Devrais-je également envoyer des déclarations rectificatives pour les années précédentes ? cela expose-il à davantage de risque d'amendes? et que pensez vous du risque d'amende concernant ces "sous comptes" qui font multiplier l'amende par 3 ?
    Je vous remercie chaleureusement de votre compréhension

  • Lien vers le commentaire Duvaux Paul vendredi, 29 mai 2020 06:18 Posté par Duvaux Paul

    Réponse à Anaïs : si vous êtes résidente fiscale française vous devez déclarer tous vos revenus, même ceux déjà taxés à l'étranger, sachant que les revenus déjà taxés à l'étranger donnent le droit en général à un crédit d'impôt en France. Mais au total, cela peut augmenter vos impôts en France.

  • Lien vers le commentaire Duvaux Paul vendredi, 29 mai 2020 06:16 Posté par Duvaux Paul

    Réponse à Christian : c'est faux

  • Lien vers le commentaire Anaïs jeudi, 28 mai 2020 10:09 Posté par Anaïs

    Bonjour,
    Je suis entrain de faire ma déclaration d’impôts, et je sais pas vraiment par où où comment faire !
    Je suis partie en Australie pendant 1 an de novembre 2018 à novembre 2019. J’ai travaillé la bas, donc perçue des revenus. Je cherche sur internet mais je vois beaucoup d’information entre je dois déclarer ces revenues sur mes impôts de France mais d’autres disent non, car on perçoit déjà des taxes en Australie même en étant résidente temporaire.
    Je sais pas trop quoi faire et un peu perdu avec toutes ces informations et ces annexes à remplir.

    Merci d’avance de votre réponse.

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