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Location meublée et parahôtellerie

Démêlez les noeuds de la fiscalité
samedi, 26 janvier 2013 17:36

L'activité hôtelière professionnelle

Il existe un régime fiscal intéressant à envisager pour les personnes qui louent des locaux de vacances, à la place de la location meublée professionnelle (LMP).

Il s'agit d'exercer l'activité hôtelière professionnelle.

Pour ce faire, il faut être propriétaire de chambres d'hôtes, de gite rural, ou même de plusieurs belles habitations dans des zones touristiques.

Il faut que ces biens soient loués meublés avec des prestations hôtelières, de telle sorte que l'activité soit assujettie à TVA et qualifiée d'hôtelière au sens de la fiscalité directe.

Dans ce cas, les exploitants ne sont pas loueurs en meublé au sens fiscal mais des exploitants hôteliers. Ils échappent au régime de la location meublée, qui n'est plus très favorable dans de nombreux cas.

L'assujettissement à la TVA d'une activité de location meublée n'est pas facile. Il faut fournir 3 services hôteliers sur 4 (accueil, linge de maison, nettoyage et petit déjeuners), sachant que l'administration a une tendance naturelle à contester l'assujettissement à la TVA, en considérant que les services fournis ne sont pas suffisants par rapport au standard hôtelier. En pratique, cette question doit être étudiée très soigneusement pour éviter les rappels.

Il faut aussi que l'activité hôtelière soit exercée dans des conditions telles qu'elle puisse être considérée comme étant professionnelle, au sens ou le droit fiscal l'entend pour les activités commerciales de droit commun (par opposition aux critères spécifiques retenus pour les LMP). Cela suppose que l'exploitant ou le dirigeant de la société passe une partie significative de son temps à gérer l'exploitation et qu'il utilise des moyens d'exploitation de caractère professionnel.

Il faut donc que l'exploitant ne se contente pas de gérer ses activités à distance et il faut que ces activités aient nécessairement une certaine importance. Il n'est pas possible de se prétendre hôtelier professionnel en se contentant de gérer sa maison de famille quelques heures par mois. En pratique, il faut être sur place et jouer un rôle dans la fourniture des services hôteliers.

 

Quel est l'intérêt de ce statut ?

D'abord, en cas de déficits, ils sont imputables sans limitation sur le revenu global, d'autant que la déduction des amortissements n'est pas plafonnée, contrairement au régime de la location meublée. Autrement dit, le régime de l'activité hôtelière peut être utilisé comme un moyen de défiscaliser d'autres revenus professionnels du foyer fiscal, comme ceux de son conjoint.

De plus, en cas de vente des biens après 5 ans d'activité, l'exploitant peut bénéficier de l'exonération de plus-value des petites activités. Ce régime suppose le respect d'un seuil annuel de 250 000 euros HT de chiffre d'affaires (contre un seuil de 90 000 euros pour les loueurs en meublé professionnels).

Enfin, l'activité hôtelière professionnelle peut bénéficier de tous les régimes de faveur qui limitent leur champ d'application au caractère professionnel de l'activité : l'exonération ISF, la réduction de 75 % des droits de donation et de succession, la réduction d'impôt (ISF) pour souscription au capital de PME (si l'activité est exercée en société), exonération de plus-value en cas de départ à la retraite, etc. Ces régimes de faveur ne sont pas ouverts aux LMP.

Pour l'exonération ISF, beaucoup de gens croient qu'il suffit d'être LMP au sens de l'impôt sur le revenu pour être exonéré d'ISF. C'est inexact car les définitions sont différentes et il y a très peu de LMP exonérés d'ISF car cela suppose que les revenus nets de la location meublée soient supérieurs à tous les autres revenus à caractère professionnel, en comptant les pensions de retraite.

6 Commentaires

  • Lien vers le commentaire Duvaux Paul vendredi, 08 avril 2022 11:46 Posté par Duvaux Paul

    Merci Jean-Claude pour cette question difficile.
    Selon moi la fin du régime micro est sans effet sur la plus-value car le bien n'est pas à l'actif mais l'administration semble défendre une autre position selon laquelle la cessation d'activité d'un régime micro entraîne la taxation de la plus-value latente.
    SI vous passez du micro au réel, il n'y a pas selon moi d'imposition et il faut mettre le bien à l'actif pour sa valeur vénale. Mais en application de la théorie des biens migrants, cette inscription aboutit à cristalliser une plus-value immobilière à mettre en report.
    Mais si on applique la position des services fiscaux, il faut considérer que le passage du micro au réel n'est pas taxable, et qu'il faut reconstituer un bilan comptable comme si on avait été au réel depuis le début. Cette dernière position a donné lieu à une décision de la CAA de Nantes dans ce sens.
    Mais c'est moi qui ai raison (comme toujours) car ma position est la seule conforme au principe de liberté d'inscription à l'actif de l'immeuble d'entreprise. La position des services fiscaux consiste à faire comme si l'immeuble était un actif par nature, alors que c'est un actif par destination. Donc si le Conseil d'Etat était saisi de ces deux questions, il reprendrait mes réponses.

  • Lien vers le commentaire Jean-Claude mardi, 05 avril 2022 09:58 Posté par Jean-Claude

    Bonjour,

    Je suis exploitant de chambres d'hôtes au sein de mon habitation principale (revenu principal du foyer fiscal).
    Je suis actuellement en micro entreprise et hésite à passer au réel.
    Ma question est la suivante : le jour où je cesserais mon activité sans la céder (car je souhaite conserver mon habitation principale), est-ce qu'une plus-value professionnelle sera imposée si je reste en micro ? Ou bien ceci ne se réalisera que si je finis par opter pour un régime réel d'imposition en inscrivant le bien à l'actif ? Et dans ce-dernier cas, comme je ne cède pas l'entreprise, aucune exonération n'existe ou bien ?

    D'avance merci pour vos éclaircissements.

  • Lien vers le commentaire Duvaux Paul jeudi, 19 octobre 2017 12:42 Posté par Duvaux Paul

    Une réponse sérieuse supposerait de connaître votre dossier. Il faut contacter la mairie.

  • Lien vers le commentaire costentin jeudi, 19 octobre 2017 10:57 Posté par costentin

    Pour bénéficier ce régime, faut - il effectuer le chagement de destination ou d'usage du locale ? Quel démarches administratives, les accord en maire ?
    Merci

  • Lien vers le commentaire Duvaux Paul lundi, 03 avril 2017 14:40 Posté par Duvaux Paul

    Une réponse sérieuse supposerait de connaître votre dossier. Le régime du parahôtelier professionnel suppose l'implication personnelle dans l'activité, ce qui n'exclut pas nécessairement de faire appel partiellement à des tiers pour exécuter certaines tâches.

  • Lien vers le commentaire clerc lundi, 03 avril 2017 14:34 Posté par clerc

    bonjour, ce régime me paraît très intéressant, mais je me pose la question de savoir si on est considéré comme exploitant si l'on donne à un mandataire , en notre nom et pour notre compte, l'exploitation d'une résidence.

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