theme1

Opinions

Vous ne serez peut-être pas d'accord
dimanche, 23 janvier 2022 08:44

Mes deux grands-pères

Évaluer cet élément
(1 Vote)

A l'occasion du COVID nombreux sont ceux qui protestent contre les nombreuses obligations imposées par la crise sanitaire. Ils protestent contre la "dictature sanitaire".

Ils refusent l'idée que l'intérêt social puisse porter atteinte à leur liberté individuelle.

Pourtant, il n'y pas si longtemps, tous les hommes français valides sont partis à la guerre pour défendre la patrie. Beaucoup ne sont pas revenus.

Ce n'était pas une petite piqure dans le bras ni un masque chirurgical à porter dans les commerces. C'était pour beaucoup la mort ou des blessures graves, et le masque à gaz en cas d'attaque au gaz moutarde.

Cela me fait penser à mes deux grands-pères qui étaient des héros de guerre, comme tant d'autres, et que j'ai eu la chance de bien connaître à la fin de leur vie.

Mon grand-père maternel a été mobilisé en 39 avec le petit ferry dont il était commandant. Son bateau a évacué sous la mitraille des soldats coincés à Dunkerque.

Mon grand-père paternel avait déjà fait deux ans de service militaire quand la guerre 14-18 s'est déclarée. Il a échappé de peu à la mort à plusieurs reprises. Il a vu beaucoup de ses compagnons d'armes mourir. Il s'en est sorti vivant par miracle.

En 1939, il a de nouveau été mobilisé, cette fois en tant qu'officier. Il a encore failli se faire tuer et a été fait prisonnier. il est finalement rentré vivant rejoindre sa femme qui l'attendait, avec ses deux enfants.

Quand j'étais jeune, chaque jeune homme français devait donner un an de sa vie à la France, ce qui représentait déjà une contrainte autrement plus lourde que de supporter un confinement de quelques mois. Certains petits malins avaient des combines pour y échapper. Mais la plupart des jeunes hommes acceptaient de servir la France pendant une année, notamment par respect pour leur père et leurs grands-pères.

Quand j'entends ceux qui protestent contre le caractère intolérable des contraintes de la dictature sanitaire, je pense parfois à mes deux grands-pères.

Lu 2709 fois