theme1

Opinions

Vous ne serez peut-être pas d'accord
jeudi, 03 octobre 2013 09:37

Les riches quittent la France et les pauvres s'y installent

Évaluer cet élément
(0 Votes)

Le système social français est en crise. Ce système se caractérise en effet par un régime d'assistanat social boursouflé. Il y a beaucoup d'aides de toute sorte. C'est devenu une monstrueuse usine à gaz avec de l'argent qui circule dans tous les sens, et avec de grosses fuites.

La moindre difficulté sociale donne lieu à un nouveau régime d'allocation et/ou à une nouvelle taxe.

Un bon exemple de cette tendance a été donné récemment avec le projet du gouvernement d'instaurer une nouvelle taxe pour financer un dispositif de garantie d'impayés pour les bailleurs (garantie universelle des loyers de la loi alur).

Ce dispositif va coûter très cher à tout le monde. De fait, les loyers vont nécessairement augmenter pour la répercuter. Les bailleurs n'étaient pourtant pas demandeurs de cette protection.

Ce régime d'assurance obligatoire va être géré par un établissement public avec des fonctionnaires, des frais de gestion et nécessairement des abus en tout genre. Par ailleurs, comme tout régime d'assurance obligatoire, il va générer une déresponsabilisation. Les propriétaires sérieux vont payer pour les négligents. Les locataires n'auront plus de scrupule pour squatter leur logement. Les juges n'auront plus de raison d'expulser les locataires qui ne paient plus leurs loyers. En collectivisant le risque, on déresponsabilise les individus.

Cette histoire de la garantie d'impayé, c'est au fond l'histoire du système social français. L'Etat crée des droits nouveaux avec des fonds qu'il doit prélever. Il distribue de plus en plus d'avantages sociaux qui présentent de moins en moins d'intérêt pour leurs bénéficiaires. Mais entre-temps, le coût du système devient délirant.

La France approche du record des pays nordiques en matière de taux de prélèvement obligatoire. Certains font remarquer qu'il est absurde de comparer ce taux record avec celui d'autres pays car dans ces autres pays il n'y pas les services sociaux qui existent en France.

Mais c'est en grande partie faux car nous payons très chers des services sociaux dont nous ne bénéficions pas.

De plus, le système est liberticide. Un régime de prélèvement obligatoire aussi étendu détruit la liberté individuelle, déresponsabilise les individus, les infantilise. L'Etat et les syndicats font les choix à la place des citoyens. Il s'agit de faire le bien des gens malgré eux.

Dans les pays nordiques, le système social est particulièrement bien géré. Les citoyens en ont pour leur argent. Les prélèvements ont une vraie contrepartie.

Prenons l'exemple de l'assurance chômage. En fait, le système français n'est pas vraiment un régime d'assurance car les cotisations sont payées en grande partie par des personnes qui courent peu de risque. Personnellement quand j'étais avocat fiscaliste salarié j'ai dû cotiser à ce régime pendant des années alors que la probabilité que je sois un jour au chômage était nulle. De même, pourquoi imposer ce régime aux cadres, alors qu'avec un bac +5 , il est permis de penser que les cadres ont les moyens de planifier leur carrière, de se mettre à niveau, de faire une épargne de réserve, pour se préparer eux-mêmes aux risques du chômage. L'assurance chômage est en fait un régime de solidarité et non un régime d'assurance, mais les syndicats le présentent comme un régime d'assurance pour faire croire à son utilité pour tous et pour continuer à le gérer.

Parmi ceux qui bénéficient de l'assurance chômage, nombreux sont les allocataires abusifs qui détournent l'esprit du dispositif. Ils se paient une année de congés payés aux frais du système. Ils estiment d'ailleurs être dans leur droit, après des années de cotisations. Il faudrait aussi parler du secteur des spectacles où la fraude à l'assurance chômage est érigée en modèle économique. Les cotisations d'assurance chômage servent à financer l'industrie du spectacle !

Dans l'assurance maladie, de nombreux salariés abusent des arrêts maladie.

Dans le régime de la formation continue, une partie importante des fonds est détournée, tout à fait légalement, en vue de financer les syndicats professionnels.

Etc.

La France a un des systèmes d'assistanat le plus développé d'Europe. Mais ce système est peu efficace et coûte très cher. Le système grossit de lui-même naturellement. Pour le financer, il est nécessaire d'augmenter régulièrement les cotisations sociales et les impôts.

Je connais des clients qui viennent d'un pays de l'Est, de l'Union Européenne. Le couple a décidé de s'installer en France car leur enfant est gravement malade. De cette façon, ils vont pouvoir profiter du régime d'assurance maladie français qui prend en charge toutes les dépenses, ce qui n'aurait pas été possible s'ils étaient restés dans leur pays. Tant mieux pour eux. En attendant, il s'avère que notre régime social entre en contradiction frontale avec les principes libéraux de l'Union Européenne. Nous sommes trop attractifs pour les pauvres et les malades des autres pays tandis que nous sommes trop coûteux pour les riches et ceux qui ont des gros revenus.

Je connais des clients fortunés qui quittent la France. Ils mettent leur patrimoine à l'étranger pour éviter d'avoir à payer l'ISF et les droits de succession. Ils viennent en France juste pour les vacances. Au delà de 10 M d'euros de fortune, il faut quitter la France, sauf à utiliser des schémas de contournement parfois absurdes au plan économique.

Je connais des professionnels qui travaillent pour des clients français. Ils délocalisent leur cabinet à l'étranger et s'y installent avec leur famille. Du coup ils ne paient plus de cotisations sociales en France. C'est parfaitement légal s'ils ont aussi une clientèle locale. Bien sûr ils perdent les avantages de la couverture sociale française mais leur économie en charge sociale dépasse largement le surcoût d'un régime privé complémentaire.

Le système social français n'est plus compétitif par rapport aux autres pays européens. Il reste très attractif pour les pauvres mais il fait fuir ceux qui sont sensés le financer.

Les riches quittent la France et les pauvres s'y installent.

Lu 4941 fois