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Opinions

Vous ne serez peut-être pas d'accord
lundi, 08 septembre 2014 09:00

Moi Président ou mes propositions de réformes structurelles

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La France connaît une période difficile au plan politique.

Ce qui est frappant selon moi c'est que la France a besoin de faire certaines réformes mais il est très peu probable que les réformes nécessaires soient faites dans les prochains mois ou même les prochaines années.

A vrai dire, cela fait très longtemps que la France a besoin d'une remise à plat de son régime social qui, dans l'état actuel, encourage l'assistanat et les situations acquises ; mais au fond personne ne le demande.

Presque tous les français bénéficient de toute sorte d'avantages ou de privilèges et personne ne veut les perdre. Les réformes sont bonnes à condition que ce soit les avantages des autres qui soient remis en cause.

La France est devenue depuis longtemps un régime social féodal avec un grand nombre de petits fiefs aux mains d'une kyrielle de petits barons. Chacun défend ardemment son fief comme l'avait déjà analysé François de Closet dans son livre intitulé "Toujours plus". Son analyse reste toujours vraie aujourd'hui.

Ce qui empêche les réformes, c'est aussi l'idéologie anti-libérale qui domine la société et surtout les faiseurs d'opinion que sont les journalistes, les hommes politiques, les artistes et les intellectuels.

De nombreuses idées fausses dominent et sont développées dans les média, y-compris par certains économistes distingués.

Pour la très grande majorité des citoyens, les problèmes de la France viennent de la mondialisation, de la concurrence internationale qui profite aux producteurs étrangers. Il faut donc se protéger, vendre aux étrangers, mais rien ne leur acheter. Personne n'explique que l'échange économique est un bienfait aussi bien pour le vendeur que pour le client.

Les idées libérales sont très minoritaires en France. Aucun courant politique ne les défend réellement.

Les français pensent sincèrement que si l'âge de la retraite est retardé, cela constitue une erreur économique, car, c'est bien connu, les séniors n'arrivent pas à trouver du travail.

Les fausses bonnes idées sont légions. La plupart des gens pensent encore que la réduction du temps de travail permet de lutter contre le chômage.

Donc la solution pour réduire le chômage, ce serait de ramener l'âge de la retraite à 50 ans et réduire la semaine de travail à 30 heures.

Aujourd'hui, beaucoup de nos énarques pensent que ce qui est important en économie c'est l'innovation technique, d'où la nécessité de majorer les aides de l'Etat aux entreprises qui innovent.

Les élites sont aussi convaincues qu'il est essentiel que la France dispose de grandes entreprises françaises dans le secteur de l'industrie, d'où la nécessité pour l'Etat de financer le développement d'un grand secteur industriel.

Or il faut rappeler la loi d'airain de l'économie de marché : ce qui fait la richesse d'une nation c'est la liberté d'entreprendre et la responsabilité individuelle. Tout le reste c'est du pipeau.

L'innovation technique c'est bien et cela peut être certes utile sur le plan économique mais c'est surtout l'innovation commerciale qui est rentable et qui rapporte des sous.

L'innovation commerciale s'appuie souvent sur l'innovation technique mais pas nécessairement.

C'est bien de faire de beaux avions comme le concorde même si personne ne l'achète c'est un désastre.

Il est certainement utile d'avoir des grandes entreprises industrielles implantées en France mais ce n'est pas une nécessité. Ce qui est surtout utile c'est d'avoir des entreprises rentables qui produisent des biens ou des services utiles et recherchés.

Ce qui crée l'emploi ce n'est pas le partage du travail, ni la planification étatique, ni l'interdiction des licenciements. Ce qui crée l'emploi c'est lorsque des entrepreneurs développent des produits qui correspondent aux besoins des consommateurs.

La France a accumulé les déficits budgétaires depuis de nombreuses années, sous des gouvernements de droite comme de gauche. Cette accumulation des déficits est certes gênante au plan comptable mais en fait c'est surtout inquiétant sur ce que cela révèle de la démagogie des politiciens et des élites. Ce qui compte pour nos politiciens de droite comme de gauche, c'est de gérer le court terme, et le long terme est sacrifié.

Il y a tout un débat aujourd'hui sur la question de savoir si les politiques de rigueur ne risquent pas, au prétexte de lutter contre les déficits, d'aggraver encore plus la crise en réduisant la consommation.

Selon moi, ce type de débat économique est typique des débats sans intérêts qui agitent régulièrement les milieux économiques.

Certes il est raisonnable et apparemment de bon sens de faire valoir qu'il est préférable de faire des économies en période de croissance et de faire des politiques de relance en période de récession.

Oui mais quand fera-t-on des économies en France ?

Peut-on croire que, lorsque la période actuelle de récession prendra fin, les politiciens annonceront une politique d'économies pour rembourser nos anciennes dettes et pour faire des réserves pour les futures périodes difficiles ?

Non. Lorsque la situation économique va s'améliorer, tous les lobbys réclameront de nouvelles dépenses en faveur de leurs intérêts et l'endettement va encore s'aggraver.

Les lobbys diront : nous avons trop souffert pendant la période de récession, il est temps maintenant d'être généreux puisque la situation économique s'est améliorée. Les politiciens seront d'accord et les économies seront reportées à plus tard.

Ce qui est grave, c'est que la France est devenue politiquement incapable de se serrer la ceinture et je suis surpris que l'Etat français puisse encore aussi facilement obtenir des financements à des taux aussi favorables. Mais, tôt ou tard, même les financiers internationaux prendront conscience de l'incapacité française à toute réforme sérieuse.

Ce qui est urgent, ce n'est pas nécessairement d'avoir un budget à l'équilibre mais c'est plutôt d'engager un vaste plan de réformes structurelles et démontrer sa capacité à revenir à l'équilibre dans l'avenir.

Il ne faut pas se contenter de petites réformes utiles mais sans effet significatif comme la vente de l'aspirine dans les grandes surfaces et l'augmentation du nombre de licences de taxi.

Il faut arrêter les prétendues réformes sans aucun effet réel comme le CICE ou le pacte de solidarité. Les réductions de charges sociales sans réforme des prestations sociales sont des illusions, des tromperies grossières. Pourquoi les syndicats patronaux valident-ils ces réformes sans effet réel ?

Les réformes doivent privilégier le principe de la responsabilité individuelle.

Le système social est devenu beaucoup trop généreux et trop coûteux. Il est progressivement étouffé par la multiplication des abus.

Bien sûr il n'est pas question d'abandonner le principe de solidarité pour les plus démunis et la lutte contre les inégalités mais, dans le système actuel, la solidarité a pris une dimension délirante et elle encourage les français à vivre dans l'assistanat.

L'assurance maladie et l'assurance chômage doivent cesser d'être des dispositifs impératifs et centralisés.

Il faut réduire les temps d'indemnisation du chômage et le taux de chômage va se réduire automatiquement.

Il faut revoir le système d'arrêts maladie automatiquement indemnisés et les arrêts maladie seront moins nombreux.

Je préconise que l'assurance maladie ne soit obligatoire que pour les risques importants et que, à l'image de l'assurance automobile, chacun soit libre d'adhérer à la mutuelle ou l'assurance de son choix.

Je pense que l'assurance chômage devrait être individualisée : chacun devrait cotiser à un compte personnel obligatoire, pourrait ensuite puiser dans cette réserve librement en cas de chômage et aurait le droit, à sa retraite, de récupérer ses sous épargnés non utilisés sous la forme d'une pension complémentaire. Un tel système réduirait très fortement le chômage.

Le régime de retraite doit être réformé et il faut revoir les pensions trop généreusement accordées à des salariés qui ont peu cotisé. Ce n'est pas aux jeunes salariés d'aujourd'hui de régler les pensions délirantes accordées à crédit dans le passé par des politiciens démagos.

Le formation professionnelle doit être gérée par chaque salarié par l'intermédiaire de son compte personnel comme l'assuranche chômage. Le même compte pourrait être utilisé.

Les prestations sociales de solidarité doivent être réservées aux pauvres et elles doivent être financées par l'impôt.

Les prestations de solidarité ne doivent être accordée qu'aux personnes qui ont réellement des problèmes d'argent et qui sont isolées (absence de patrimoine, absence de sources de revenus et absence de parents pouvant les aider au titre de l'obligation alimentaire prévue par la code civil).

Dans le système social actuel, tout le monde peut bénéficier des prestations de solidarité, même les riches. En pratique, les classes moyennes financent l'essentiel du dispositif et sont les principales bénéficiaires. C'est une grosse usine à gaz qui profite en définitive surtout aux syndicats gestionnaires.

Dans le système social actuel, l'assurance et la solidarité sont des concepts allégrèment mélangées. Cette confusion revendiquée entraîne une mauvaise gestion de l'assurance et une mauvaise gestion de la solidarité, car il s'agit de deux objectifs très différents qui méritent des gestions spécifiques.

Il faut revoir le statut des fonctionnaires. Le régime de l'emploi à vie est délirant.

Il faut imposer un régime de contrat à durée limitée de 5 ans pour obliger les fonctionnaires à se remettre en question et à changer de métier si c'est nécessaire. Les militaires ont déjà ce type de contrat. Il est absurde que des jeunes soient embauchés par l'Etat pour être enseignant toute leur vie. Certaines des personnes embauchées sont certainement faites pour être enseignant mais une grande partie n'a pas réellement choisie le métier et ne doit pas rester.

Il faut supprimer la gestion centralisée du système scolaire. Les écoles devraient être gérées librement par les collectivités locales avec une implication plus grandes des parents d'élèves.

Les collectivités locales doivent être contrôlées par des commissaires aux comptes. Chaque année, les électeurs devraient être informés par des rapports d'audit indépendants sur l'efficacité de ces collectivités.

Il faut cesser des subventionner les entreprises en leur accordant des avantages fiscaux ou des réductions de charge sociale, et cela permettra notamment de réduire les taux de prélèvement sur les entreprises "normales".

Les exemples pourraient être multipliés de réformes libérales que la France pourrait engager pour améliorer le fonctionnement de son système social.

Certaines de mes idées mériteraient d'être revues et discutées. Bien entendu, il faut maintenir les dispositifs protecteurs de rattrapage et de solidarité pour les plus faibles.

Le fait est que notre système social est de moins en moins performant sur le plan de la solidarité et de la lutte contre les inégalités et cela malgré un taux de prélèvement obligatoire record. Cette inefficacité tient au fait que, au fond, la question des inégalités n'est jamais vraiment considérée comme un but en soi. Il est considéré à tort qu'il suffit d'augmenter les prestations sociales pour que les inégalités diminuent. En pratique, cette politique coûte très chère pour des résultats moyens.

J'imagine que beaucoup de gens seront choqués par ces idées qui seront qualifiées de "ultra libérales" pour pouvoir les écarter.

En France, l'idéologie l'emporte sur toute autre considération.

Les idées l'emportent sur la vérité. La théorie sur le pragmatisme.

Les gens de gauche restent marqués par l'idéologie marxiste anti-libérale selon laquelle l'économie de marché c'est mal. La responsabilité individuelle c'est mal. La lutte contre la fraude sociale, c'est stigmatiser les pauvres. Les riches sont méchants. La finance et la spéculation c'est mal. Les dividendes c'est mal. Etc.

Cette idéologie exclut totalement que l'économie de marché puisse représenter certains avantages. C'est un sujet tabou. Les politiciens de gauche consentent seulement à dire du bien des entreprises parce qu'elles créent des emplois mais jamais je n'ai entendu un politicien de gauche admettre expressément que l'économie de marché est de loin de meilleur système économique, même si en fait, ils en sont convaincus. Dire du bien de l'économie de marché, pour un politicien de gauche, ce n'est pas un bon moyen de s'attirer les sympathies de ses électeurs. Il vaut mieux se vanter de ne pas aimer les riches. C'est plus efficace, même si on est riche soi-même.

Bien évidemment, l'économie de marché doit être régulée pour éviter ses abus mais comment développer une théorie politique cohérente sur l'économie de marché, y-compris pour la réguler, si, dès le départ, il faut s'interdire d'en admettre les avantages.

A droite, c'est moins flagrant, mais au fond, les principes similaires dominent. L'économie de marché n'est pas défendue par la droite. L'idéologie colbertiste domine : c'est l'Etat qui doit tout organiser.

Les français riches ont honte d'être riches. Ils ont honte de leur réussite sociale. En contrepartie, le poujadisme l'emporte sur toute autre considération. L'impôt c'est mal. L'égoïsme est dominant.

Je préfère la mentalité américaine où la richesse n'est pas considérée comme une tare mais comme une vertu. Les riches ne se cachent pas et reconnaissent qu'ils ont l'obligation morale de donner une partie de leur fortune aux œuvres sociales.

En France, les syndicalistes imposent aux politiques leurs positions conservatrices et réactionnaires. Les syndicats, patronaux et salariés, s'opposent aux réformes qui pourraient remettre en cause leur gestion des organismes sociaux car cela réduirait leur financement et leur pouvoir.

Pourtant, de nombreux pays étrangers ont déjà mis en œuvre ce type de réforme et souvent à l'initiative de gouvernements sociaux-démocrates. Il ne s'agit pas selon moi de réformes classées à droite ou à gauche. Ce sont des réformes qui pourraient remettre en selle notre système social, supprimer ses défauts, le moderniser, et en définitive préserver ses atouts.

Ce sont des réformes basées sur une logique de responsabilité et de liberté individuelle. Elles peuvent effectivement être qualifiées de "libérales". Mais elles doivent être complétées par une remise à plat et un renforcement des politiques de solidarité, notamment par l'amélioration de la formation aux plus démunis.

Ce ne sont pas des réformes consensuelles car elles vont directement à l'encontre de l'idéologie dominante et des avantages très importants de certains lobbys. Cela étant, je pense que si ces réformes étaient expliquées correctement aux français, elles seraient acceptées.

En pratique, le fait de réduire massivement les cotisations sociales obligatoires et de laisser aux salariés une plus grande liberté individuelle dans la gestion des fonds sociaux serait en fait très populaire.

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