Il faut en effet comparer les recettes de loyers à son salaire. Pour faire cette comparaison, il faut d'abord multiplier ces recettes locatives par 5, ce qui fait 150 000, puis les années suivantes, les réduire de 2/5ème par année. 2/5ème de 30 000; cela fait 12 000. Si je multiplie 12 000 par dix, cela fait 120 000. Donc sur dix ans, les recettes de ce contribuable à prendre en compte pour effectuer la comparaison passent de 150 000 à 30 000, en revenant à leur niveau réel.
Ces recettes locatives ainsi calculées sont les suivantes ;
2009 : 138 000
2010 : 126 000
2011 : 114 000
2012 : 102 000
2013 : 90 000
2014 : 78 000
2015 : 66 000
2016 : 54 000
2017 : 42 000
2018 : 30 000
Ce contribuable va conserver le statut LMP jusqu'en 2012 puis le perdra.
Si je reprends mon exemple avec le même revenu salarié de 100 000 euros mais avec un investissement qui rapporte juste 23 000,01 euros, les recettes locatives multipliées par 5 s'élève à 115 000 et se réduisent de 9 200 tous les ans :
2010 : 115 000
2011 : 106 000
2012 : 96 800
Dans ce dernier cas l'investisseur ne conserve le régime LMP que jusqu'en 2011.
En conclusion, le régime LMP sera en fait rapidement supprimé pour la plupart des investisseurs.
Même amélioré, la période transitoire proposée ne permet pas en tout état de cause, à mon avis, le respect du principe constitutionnel de sécurité juridique. Les investisseurs ont été trompés par le législateur. Celui-ci leur avait fait miroiter les avantages importants d'un régime incitatif. Aujourd'hui, il leur supprime ces avantages.
Le seul moyen d'assurer la sécurité juridique était de maintenir le même régime LMP pour tous les investissements réalisés avant 2009. Rappelons que ce principe du maintien des avantages pour les investissements déjà réalisés avait été retenu lors de la réforme de 1996 qui avait abouti à la suppression de la possibilité de déduire les déficits BIC dits "non professionnels".