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Location meublée et parahôtellerie

Démêlez les noeuds de la fiscalité
samedi, 15 décembre 2012 14:39

Pour une bonne gouvernance dans les résidences de tourisme auto-gérées.

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Je suis favorable à ce que les copropriétaires prennent le pouvoir dans les résidences de tourisme en créant eux-mêmes une société d'exploitation.

Mais il faut reconnaître que cela ne va pas sans poser des problèmes.

Un problème est notamment lié au fait que les copropriétaires sont souvent très nombreux.

Donc il faut créer une société avec une centaine d'associés différents. C'est très original dans le monde des affaires car en général, dans les PME, les associés sont peu nombreux et il y a toujours au moins un ou deux associés dominants qui exercent naturellement le pouvoir car ils sont majoritaires.

Le fait que les associés soient nombreux multiplie les risques de contestation et de discussion. Les copropriétaires n'ont pas nécessairement le même avis sur la manière de gérer la résidence. Ils peuvent aussi avoir des intérêts divergents et des situations personnelles différentes.

Les dirigeants des sociétés d'autogestion doivent impérativement respecter des règles de bonne gouvernance. Les principes démocratiques doivent être scrupuleusement respectés. Il faut éviter les abus d'autorité.

Les dirigeants doivent d'abord donner la parole à tout le monde, même aux gêneurs et aux"têtes de noeuds". Il faut rechercher des solutions de compromis équitables pour gérer intelligemment les divergences d'intérêts. Les problèmes particuliers doivent être pris en compte. Chacun doit être entendu.

Il faut accepter le débat. Il faut définir précisément les objectifs à court terme mais aussi à long terme et en discuter régulièrement avec tout le monde, sans ostracisme.

Bien entendu, il faut aussi ensuite respecter les choix majoritaires et rester solidaire. Il faut éviter les clans minoritaires et les comportements malhonnêtes. Il peut aussi bien y avoir des abus de majorités comme des abus de minorités.

Il peut arriver que les copropriétaires qui deviennent dirigeants des sociétés d'exploitation souhaitent une rémunération. Cela me paraît tout à fait normal et même souhaitable. La gestion d'une société hôtelière est très prenante et toute peine mérite salaire.

Mais il faut prendre conscience du fait que, si des dirigeants deviennent rémunérés, leur relation avec les autres investisseurs changent nécessairement de nature. Il s'instaure alors nécessairement un risque de conflit d'intérêts entre les copropriétaires gestionnaires et les copropriétaires simples associés.

Il y a notamment le risque que les gestionnaires prennent goût à leur situation de gestionnaire et, par exemple, privilégient le maintien en l'état du système d'autogestion, en négligeant les autres choix à long terme.

Or, selon moi l'autogestion est une technique de gestion essentiellement temporaire qui doit être mise en oeuvre pour au moins dans un premier temps faire face à la défaillance des gestionnaires professionnels souvent malhonnêtes. Il s'agit d'une mesure de sauvegarde en attendant la fin de la période fiscale.

A long terme, il n'est pas selon moi très judicieux de conserver ce mode de gestion. Il faut privilégier la solution de vente en bloc de l'immobilier à des foncières et la vente du fonds de commerce à un exploitant professionnel. Actuellement la conjoncture n'est pas du tout favorable à ce type de sortie mais il est vraisemblable que les choses évolueront sur ce point.

Il n'est pas judicieux de gérer collectivement à cent investisseurs un bien immobilier professionnel unique. Ce mode de gestion est imposé par les circonstances et il faut faire avec, mais il n'est pas très rationnel. Il fait d'ailleurs partie de l'arnaque initiale du schéma.

Une autre sortie possible, valable seulement pour certains types de résidence, c'est la reprise par chaque propriétaire du contrôle de son bien avec, le cas échéant, pour ceux qui le souhaitent, le maintien d'une forme de gestion collective pour assurer la mise en location aux périodes où le propriétaire n'occupe pas les lieux.

Bien entendu, chaque cas est particulier et il peut se trouver des résidences où la gestion collective fonctionne particulièrement bien et où les propriétaires peuvent choisir de la conserver à long terme.

Mais, en tout cas, les gestionnaires payés d'une résidence ne doivent pas en prendre le contrôle et imposer leur vue sur la gestion à long terme de la résidence, et cela quels que soient les mérites et les qualités personnelles qu'ils peuvent avoir.

Lorsque des copropriétaires deviennent des gestionnaires rémunérés de la résidence, il est impératif qu'ils soient chapeautés par d'autres copropriétaires restés bénévoles. Encore faut-il trouver des leaders volontaires et de qualité.

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