Ce qui fait fuir les investisseurs, c'est, d'une part, une fiscalité excessive, et, d'autre part, une fiscalité instable.
Messieurs les politiciens, de grâce, cessez le tango fiscal, un pas en avant, un pas en arrière !
Il serait grossièrement injuste de modifier substantiellement la fiscalité des loueurs en meublé alors que des particuliers ont pu choisir d'investir sur la base de simulations à long terme, incluant les avantages de la déduction de l'amortissement.
Certes la fiscalité ne doit pas être inscrite dans le marbre mais les évolutions doivent être lentes, et sans effet rétroactif.
Donc, si une modification du régime fiscal de la location meublée doit intervenir, cette modification ne doit concerner que les nouvelles mises en location.
En tout état de cause, le durcissement du régime du loueur en meublé n'aura pas d'effet bénéfique sur l'offre de location. Si de plus en plus de personnes renoncent à mettre leurs biens en location c'est d'abord à cause des nouvelles règles de plafonnement des loyers.
Tant qu'à réformer la fiscalité, il serait plutôt judicieux de réintroduire une déduction proportionnelle dans le régime des revenus fonciers, par exemple 10 % du revenu.
Aujourd'hui les propriétaires immobiliers sont les vaches à lait de l'Etat français. Ils sont cernés par les impôts : la taxe foncière, l'impôt sur le revenu, les prélèvements sociaux, l'ISF et les droits de succession.
Selon le code général des impôts, le grand héro c'est le chef d'entreprise et le salop c'est le propriétaire immobilier. Résultat : pour s'en sortir, les propriétaires immobiliers doivent exploiter leur patrimoine sous la forme d'une entreprise hôtelière.
L'Etat crée des taxes si les loyers sont trop élevés, ou si les logements sont vacants trop longtemps. Mais l'Etat crée aussi des réductions d'impôt pour les investissements dans les logements neufs pour satisfaire le lobby des promoteurs. Halte à l'activisme fiscal !
Ma position, c'est que la fiscalité doit être simple, stable et neutre.
Encore un petit conseil perso aux autorités : plutôt que de modifier les règles tous les ans, faites déjà respecter les règles en cours.
Aujourd'hui, l'urgence, c'est de régler le cas des loueurs en meublé qui fraudent le fisc, ce n'est pas de faire payer plus d'impôt à ceux qui ont choisi d'être honnêtes.